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Cette histoire a été écrite par Krokmou84

Catégorie Débutant
L'auteur aimerait des pistes pour améliorer son style d'écriture. Etant débutant, il souhaite que ses lecteurs soient indulgent envers lui.

C'est ma première histoire sur le wiki donc je débute. Ça ne me dérange pas ( au contraire ) si vous mettez dans les commentaires comment je peux m'améliorer.

Voila, bonne lecture !

Chapitre 1 :[]

- Lena ? tu es levée ?

La voix de ma mère s'élève de la cuisine et traverse tout l'étage pour enfin arriver jusqu'à mes oreilles. Je grommelle puis ramène sur moi mes draps défaits par un sommeil agité pour retenir la chaleur de mon corps.

- Lena y'a école aujourd'hui ! Dépêche toi de te lever, je ne veux pas arriver en retard !

La barque s'éloigne du rivage, mon frère est dedans, je ne m'en rends compte qu'au dernier moment. J'essaie de nager pour le rejoindre mais une main s'accroche à ma cheville et me tire vers le fond. Je panique. Mon frère s'éloigne, je n'arrive plus à respirer, le reflet de la barque s'estompe petit à petit, l'eau rentre dans mes poumons, il est parti, je m'évanouis...

Je me réveille en sursaut, une lumière me brûle aussitôt les yeux. Je les ferme puis me rallonge en douceur sur mon lit. Mes mains, le long de mon corps, cherchent mes gros draps moelleux mais ne les trouvent pas, ils sont tombés du lit.

- Lena...

J'ouvre les yeux petit à petit et me redresse lorsque je me suis habituée à la lumière. Ma mère se tient sur le seuil de la porte, une main encore posée sur l'interrupteur.

- Bien le bonjour petite marmotte ! Allez dépêche toi, on a 20min de retard.

Je me lève à contrecœur et m'habille chaudement. Nous ne sommes qu'en automne mais j'attrape vite de gros rhumes dont je ne peux me séparer pendant 3 semaines. Je me dirige enfin vers la cuisine et prends mon petit déjeuner en compagnie de mon frère, Paul, âgé de 7 ans et demi et de son dessin animé préféré: la pat'patrouille.

- Tu peux baisser le son s'il te plait ? lui demandé-je.

- Mais chut ! Non, j'peux pas ! Tais-toi !

Je laisse tomber et finis mon petit déjeuner comme il a commencé. Puis je monte me coiffer et me brosse les dents. Je descends dans le salon, ma mère m'attend.

- Ton frère et déjà dans la voiture, dépêche toi !

Décidément aujourd'hui ma mère voulait que je me dépêche. Oui, elle n'aime pas être en retard mais je ne l'avais pas souvent entendu dire le même mot 3 fois de suite en moins d'une demi heure.

Nous montons dans la voiture. J'ouvre la portière du côté passager et voit mon frère assis tranquillement sur MON siège. Quelle n'est pas ma surprise quand il lève la tête de son jeu vidéo et me sourit avec sa mine moqueuse qui m'énerve et qui me met à chaque fois de mauvaise humeur. Je l'attrape par le col, le soulève et le mets sur SON siège de derrière. Son sac subit le même sort une seconde après. Il n'a pas le temps de comprendre ce qui lui arrive que la voiture roule déjà. Je l'entends murmurer une phrase incompréhensible sur les grandes sœurs qui se croient tout permis.

A peine a-t-on roulé 5 min qu'on reste coincés dans les bouchons habituels du périphérique. Ma mère, à deux doigts de pleurer, demande à je ne sais qui, ce qui lui arrive aujourd'hui.

Et enfin, comme chaque jour, j'écoute la routine de la famille : râler et se plaindre en même temps. Mon frère, à l'arrière, crie l'injustice dont il est victime tous les jours, le pauvre, c'est sûr que tu préfères mourir de soif en regardant les autres dans leurs piscines chauffées qu'être mis sur la banquette arrière par sa méchante grande sœur. Et ma mère, de son côté, la tête posée sur le volant de la voiture, en train de se plaindre intérieurement, qui n'entend même pas son fils brailler des choses ignobles tellement qu'elles sont fausses. Oui, je pourrais lui dire d'arrêter mais je n'ai pas la force, je n'ai pas envie. Cela fait un moment que je suis juste spectatrice de... de tout ça. Je ne suis plus comme j'étais avant. J'abandonne, je ne vis plus. Ma mère a tort, je ne suis pas malade. Je n'arrive plus à être avec eux comme je l'étais avant. A chaque fois que je le peux, je monte dans ma chambre, je lis, je ne fais rien, je réfléchis, je fais mes leçons... Puis je descends pour manger et je remonte aussitôt après. Parfois je leur parle, puis ça m'énerve et je hurle, je ne me contrôle plus, je n'entends même pas les commentaires de mon père sur mon comportement ingrat ; alors je monte dans ma chambre et je m'enferme. Je mets de la musique pour me calmer et je respire. Je ne souris plus, je ne les supporte plus, je m'en veux parce que je les aime mais ils m'énervent, je n'arrive plus à vivre avec eux. Alors, je ne parle presque pas pour ne pas faire de crise, je les écoute, je disparais.

La file de voiture redémarre et nous roulons enfin, pas très vite certes, mais nous avançons. Ma mère se remet petit à petit de sa déprime et mon frère braille un peu moins fort. Ma mère nous dépose enfin, Paul et moi, devant mon collège et son école primaire. Quand j'arrive dans la cour, tous les élèves ont mystérieusement disparu. Je me dirige vers le BVS ( Bureau de la Vie Scolaire ) et demande un billet de retard. Et comme d'habitude, le pion, qui essaye de se faire drôle mais qui n'y arrive jamais, me sort une blague (que je ne vais même pas écrire tellement elle est nulle) sur mon motif de retard.

Je monte donc les 2 étages de l'établissement pour enfin arriver dans ma classe ( la 3ème Mauve ). J'ouvre la porte (normal), j'entre dans la classe (normal), tous les élèves me regardent rentrer (normal), je m'assois à ma table (normal) puis je regarde la prof, Mme. Cortier (pas normal). Je me rends compte que mes camarades de classe ont rapetissé, je comprends alors (60 secondes plus tard) qu'en première heure j'avais SVT et que les cours de SVT se déroulent dans le labo de SVT (normal). Alors horriblement gênée, je sors de la casse sans un mot et monte encore un étage. J'arrive donc dans la salle de SVT, je reconnais mes camarades (ouf !) et M. Regal. Je me dirige vers la seule chaise de libre et m'assois, je commence à sortir mes affaires quand j'entends la sonnerie de fin de la première heure. Ah ! La vie ne serait pas intéressante si il ne se passait jamais rien. Je range donc mes affaires et je suis les élèves de ma classe qui descendent l'étage pour se rendre dans la 3ème Mauve. Alors que je marche, Émilie vient me voir.

- Tu étais en retard ce matin, me dit elle.

- Non, tu crois ? réponds-je sèchement.

Elle me regarde l'air déçu et rejoint ses amies en bas des escaliers. Je m'en veux un peu d'avoir été si brutale avec elle. C'est la seule fille qui veut bien me parler dans ma classe. En effet, Sophie et Ethan sont tous deux en 3ème Blanche. Perdue dans mes pensées je loupe l'avant dernière marche et m'étale de tout mon long sur le mur d'en face, les personnes derrière moi éclatent de rire et passent leur chemin avec des commentaires que je préfère ne pas entendre. Je me dépêche donc de me remettre de mes émotions pour ne pas arriver en retard au cours de français avec Mme. Cortier. Le français est une des seules matières que j'aime au collège, je ne veux donc louper aucun cours ! Par chance j'entre dans la classe quelques secondes avant ma prof. Les 2 heures de cours passent en 1 seconde puis je retrouve Ethan et Sophie dehors pour manger le midi.

- Enfin ! 10 minutes qu'on t'attend, me lance Ethan en guise de bonjour, dépêche sinon on pourra pas passer en prio !

Je lui souris:

- Depuis ce matin que je me dépêche.

- Dépêchez-vous ! nous crie Sophie devant le self.

Je soupire et la rejoins, bientôt suivie d'Ethan. Alors que nous passons le pas de la porte, la surveillante nous dit de faire demi tour puisque ce n'est pas notre tour et qu'on mange en dernier. Ethan (comme d'habitude) essaie de négocier mais (comme d'habitude) ça ne fonctionne pas. On passe donc le reste de la récrée ensemble, sur un banc qu'on aura vite fait abandonné à cause d'une pluie soudaine. Après 30 minutes, on peut enfin venir manger. Repas du jour: Steak haché et frites. Enfin une bonne chose dans cette journée pourrie !!! Malheureusement il ne restait plus de frites ni de steak, nous avons donc mangé des sortes de paupiettes de poisson avec des légumes dedans et, comme accompagnement du riz (tout sec, bien sûr !). Nous avons fini le repas exactement pareil que nous l'avions commencé : en silence, peut-être savions-nous tous les trois que ce lundi annonçait une très mauvaise semaine et que, par mesure de sécurité, on préférait faire le deuil maintenant de ce qui allait arriver plus tard.

Chapitre 2 :[]

- Drrriiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiinnnggg !!!!!!!!!

La sonnerie nous fait mal aux oreilles mais nous sommes tellement heureux que nous n'y faisons pas attention. Enfin la fin de ce lundi soir épuisant !

Je descends les escaliers à toute vitesse et cours vers la sortie (comme chaque soir) pour ne pas louper mon bus qui n'arrive que 5 minutes après la sonnerie de fin de journée. Je traverse le premier passage piéton tout en faisant un signe de main à Sophie déjà sortie, elle m'en fait un en retour. Je continue ma course effrénée à travers les rues de ma ville. Malheureusement, comme si je n'avais pas eu assez de malchance, j'arrive trop tard. Je poursuis donc mon bus, toujours à travers les rues, quand je tombe dans un trou noir et profond, sans fin.

Dès que je me réveille, un froid intense m'envahit, je suis allongée sur une matière assez dure et très froide. Je me redresse et me rends compte que la neige m'entoure; partout où mon regard se porte, c'est du blanc, rien que du blanc, encore du blanc... Je me lève et observe le paysage, je ressens alors, à ce moment, une émotion que peu de gens ont alors ressenti jusqu'à ce jour. J'ai l'impression d'être vivante, de vivre pour de vrai et de ne pas me cacher, l'émotion que je ressens est une impression de vie, de bien être, d'existence que je n'arrive pas à expliquer, que je ne peux pas expliquer avec les simples mots qui forment les phrases que je suis en train d'écrire. C'est plus fort, c'est trop fort pour retranscrire sur du papier le sentiment qui m'envahit en ce moment.

1

Enfin bref, après être restée au moins 15 minutes à ne rien faire, je me décide à trouver de la nourriture et un abri pour la nuit (je ne vais tout de même pas dormir dans ce froid de canard !). Comme si je connaissais bien la région, je me dirige vers l'ouest en ayant la certitude de trouver ce que je cherche. Autre chose assez bizarre que je ne comprend pas: je ne me demande pas ce que je fais dans cet endroit qui m'est inconnu (MAIS dont je connais tout les recoins), sans aucune trace de civilisation, alors que y'a à peine 1 heure, j'étais en train de courir comme une folle pour essayer de rattraper mon bus ! Je suis perdue dans mes pensées quand j’entends un loup hurler au loin; sous le coup de la peur, je trébuche sur un tronc mort dissimulé sous l'épaisse couche de neige et m'étale de tout mon long sur le sol gelé. Le bruit du fracas de mes os sur la neige dure résonne à des kilomètres à la ronde, un silence inquiétant se fait alors entendre (ooh, le jeu de mot !). Je comprend donc que la poisse que je possède depuis toute petite ne m'a jamais quittée.

Mes instincts primaires prennent alors le dessus, je me relève et cours le plus vite possible, comme jamais auparavant, vers les sommets de sapin que je vois au loin. J'entends un bruit de course derrière moi, je n'ose pas me retourner et galope encore plus vite, le paysage défile à une allure folle et je pousse encore un peu plus sur mes jambes courbaturées. Les bruits de course se rapprochent, j'ai maintenant la certitude que la chose qui me poursuit n'est pas seule. Je commence à perdre espoir et ralenti l'allure, je n'en peu plus, je sais ce qui va arriver ensuite, ma fin est proche... mais je ne suis pas prête à ouvrir la porte de ma maison à la mort. Je redresse la tête et regarde devant moi, la lisière de la forêt n'a jamais été aussi prête. Je poursuis donc ma course diabolique et ignore la douleur que mon corps me hurle, je n'ai pas envie de mourir. Je sais que si j'arrive à atteindre les arbres, je serais en sécurité, il faut juste que je ne perde pas espoir, les créatures derrière se rapprochent, j'arrive presque à sentir leurs souffles chaud derrière ma nuque. Ma peur atteint alors son comble, et, en elle, j'arrive à puiser les dernières forces qu'ils me restent pour gravir la dernière montée. Je dépasse les premiers sapins, et à ce moment précis, je souris. Mon soulagement est si grand que, sans force, je tombe par terre. Mais cela ne fait rien, j'ai entendu les choses qui me poursuivaient rebrousser chemin. La mort ne m'aura pas aujourd'hui, je ferme les yeux et m'endorme sur la neige douce de la foret.

J'ouvre les yeux, une lumière aveuglante m'éblouit. Je les referme aussitôt. J'essaye de me redresser mais je n'y arrive pas, une vive douleur se réveille dans mon épaule gauche... mon bras et mes côtes du côté gauche sont eux aussi touchés. Je me concentre donc sur mes souvenirs, je sais que je suis dans un hôpital grâce aux murs d'un blanc immaculé et aux matériels de soins posés sur un petit meuble à ma gauche. Je suis allongée sur un lit, le seul dans l'immense pièce blanche qu'est la chambre. Une question me trotte alors dans la tête: pourquoi suis 'je ici ? Je me souviens de la forêt enneigé et de la poursuite. Je me souviens aussi de la course que j'ai faite pour essayer de rattraper le bus. Alors que mon cerveau tourne à cent à l'heure, j'entends une personne rentrer dans la chambre. Tranquillement, cette personne que je n'arrive pas à identifier s'assoit sur un fauteuil près de mon lit. Elle ouvre un livre et commence à le feuilleter, un soupir s'échappe de ses lèvres et elle repose le bouquin sur la petite table à coté. Elle lève alors vers moi de grands yeux noisettes, je comprends enfin.

Chapitre 3 :[]

J'ouvre les yeux, une lumière aveuglante m'éblouit. Je les referme aussitôt. J'essaye de me redresser mais je n'y arrive pas, une vive douleur se réveilla dans mon épaule gauche... mon bras et mes côtes du côté gauche sont eux aussi touchés. Je me concentre donc sur mes souvenirs, je sais que je suis dans un hôpital grâce aux murs d'un blanc immaculé et aux matériels de soins posés sur un petit meuble à ma gauche. Je suis allongée sur un lit, le seul dans l'immense pièce blanche qu'est la chambre. Une question me trotte alors dans la tête: pourquoi suis 'je ici ?

Je me souviens de la forêt enneigé et de la poursuite. Je me souviens aussi de la course que j'ai faite pour essayer de rattraper le bus. Alors que mon cerveau tourne à cent à l'heure, j’entends une personne rentrer dans la chambre. Tranquillement, cette personne que je n'arrive pas à identifier s'assoit sur un fauteuil près de mon lit. Il ouvre un livre et commence à le feuilleter, un soupir s'échappe de ses lèvres et il repose le bouquin sur la petite table à coté. Il lève alors vers moi de grands yeux noisettes, je comprends enfin.

Avec la certitude que lui aussi m'a reconnu, je le regarde... baisser la tête et prendre un autre magazine au hasard. J'essaye alors de faire sortir le prénom de cette personne que j'ai tant détesté et aimé de ma bouche, malheureusement seuls des petits couinement s'échappent de mes lèvres. Que m'arrive t'il ? Tout espoir perdu, je pense au futur... que faire si je suis incapable de parler et de bouger  ? Je me sens vide mais mon cœur est immensément lourd. Perdue dans mes sombres pensées, j'entends un lointain cri, petit à petit je reviens à la réalité. Il se tient devant moi, une expression mi-étonné mi-horrifié sur sa figure, son magazine est tombé de ses mains. Il part en courant, me laissant seule.

Je me demande si je n'ai pas quelque chose sur le visage, ce qui expliquerai le terreur que j'avais lu dans ses yeux quelques instants plut tôt, je commence à stresser et m'imagine avec une mygale sur la tête. Heureusement, des bruits de pas me font oublier cette possibilité, j'entends des voix lointaines qui viennent du couloir:

- Puisque je te dit qu'elle est réveillée ! cri une voix d'enfant.

- Arrête de dire n'importe quoi Paul, tu sais que c'est dure pour ta mère, dit une voix que je reconnais entre mille.

Les bruits de pas se font plus proche et je me prépare à l'entrée de ma famille dans la chambre.... j'attends, j'attends, j'attends, j'attends encore et encore puis commence à perdre patience. Soudain deux nouvelles voix me parviennent, la voix d'une femme d'une quarantaine d'année et celle, toujours d'une femme, mais d'une vingtaine d'année.

- C'est possible ? Douce et maternelle, je reconnais de suite cette voix. Mon cœur se serre et mes yeux rougissent.

- Bien sur ! dit le seconde sur le ton de l'évidence, de plus votre fille a eu de la chance, elle n'est pas restée longtemps.

Restée longtemps ? Ou est ce que je suis restée longtemps ? Dans la forêt ? Je n'ai pas le temps de me questionner d'avantage, les pas se rapprochent et pénètrent dans la chambre. Je ferme les yeux, l'espoir m'oppresse le cœur. Une voix hésitante comble le silence:

- Lena ?

J'ouvre les yeux. Une seconde plus tard je me retrouve ensevelie sous une masse de... en fait je ne sais pas trop ce que c'était, mais cela m'étouffais et me faisait horriblement mal. J'essaie de parler, de crier, mais à mon regret, je n'ai toujours pas repris l'usage de la parole.

- Lena ! Oh, Lena ! Tu nous a fait une de ses peurs ! Chaque jour, chaque nuit, on se relayait pour ne pas te laisser seule ici ! Même ton frère a participé ! Je suis tellement heureuse de te voir consciente et en pleine forme !

En pleine forme ? C'était une blague ou quoi ? J'essaie de tousser pour faire comprendre à ma mère que je ne peux plus respirer mais, apparemment, elle ne s'en rend pas compte.

- Mais que s'est il passé ? Pourquoi as tu fait une chose pareille ?! Il y quelque chose que tu dois nous dire ? Tu as des problèmes à l'école ? Des gens t'embêtent  ? Ou tu t'es disputée avec tes amis ? Je n'arrive plus à distinguer les mots prononcés de ma mère et m'apprête à replonger dans un sommeil artificiel quand la voix de mon père s'élève pour 1ère fois. Aux sonorités assez dures, elle parvient à mes oreilles comme la voix du paradis: - Hum... chérie ? Je crois que tu l'étouffe... Si tu la laissais respirer, elle pourrait peut être te répondre !

Et il éclate de rire, bientôt suivi par mon frère. Ma mère, gênée, se pousse et je prends de suite une énorme goulée d'air. Bien que je ne puisse toujours pas parler, je remercie mon cher père intérieurement.

La suite se déroule comme des retrouvailles de familles normales: sans mot dire, nous pleurons de joie en échangeant des regards pétillants et heureux.

Vient ensuite le problème de la communication. La voix ne m'étant toujours pas rendue, je leur fais signe que je ne peux parler en mettant l'arrête de ma main devant ma gorge. - Tu veux de l'eau peut être ? dit mon père. Va chercher de l'eau à la cafétéria Paul !

- Moi ?! Mais pourquoi moi ?! se défend celui-ci. Je sais même pas où c'est, d'abord !

- PAUL ! hurla mon père.

- Arrêtez de vous chamaillez tous les deux ! cria ma mère. Elle est déjà assez mal en point comme cela ! Paul va chercher de l'eau, maintenant.

Avant que mon frère puisse répondre, je fais non de la main. Captant un lueur de compréhension dans les yeux de ma mère, je me persuade qu'elle a compris. Malheureusement, je me trompe une deuxième fois.

- Je le savais ! Je le savais ! Tu as mal à la gorge c'est ça !? J'ai des bonbons au miel dans mon sac, je vais les chercher tout de suite ne bouge pas !

Comme si je pouvais bouger, pensais 'je. Elle se retourne vers mon père et lui dit:

- Heureusement que je sais écouter les besoins de mes enfants, moi !

Il soupire et allait répondre lorsqu'une infirmière fait irruption dans la chambre.

- Heu... excusez moi de vous déranger, mais... j'avais entendu des éclats de voix alors... je me demandais si vous... si vous aviez besoin de moi...

- Vous tombez bien ! s'exclame mon père. Lena vient juste de se réveiller ! Mais on ne sait pas si elle a soif ou mal à la gorge... elle ne nous parle pas...

- Voici une complication. La perte de la voix est normale dans ce cas mais elle aurait déjà dû revenir. Je reviens dans 15 minutes, si vous pouvez patienter.

Elle partit. Le stress de ma mère est contagieux et le silence retombe dans la chambre. Tout cela c'était bien gentil mais je n'avais toujours aucune réponse à mes questions.

- Attendez, je reviens, dit soudainement mon frère.

Alors on attendit.La fatigue commençait à me prendre quand la voix me parvient.

- Lena, regarde.

J'ouvre les yeux et je tombe nez à nez avec une horrible araignée noire toute velue. Je m'étrangle dans un cri. Mais je cris. J'étais seulement trop apeurée pour m'en rendre compte. L'araignée disparut aussi soudainement qu'elle était apparue. Je lance un regard noir en direction de mon frère. 3 infirmières et 2 infirmiers débarquent alors dans ma chambre, l'air complétement apeurés.

- Non ! Non ! Non, ce n'est rien ! MA FILLE PARLE DE NOUVEAU !!!!

Ma mère était si joyeuse que j'en rigole. Les infirmiers repartent donc après avoir donné quelques explications à mes parents.

Chapitre 4 :[]

Après plusieurs heures passées avec ma famille, j'eus donc des réponses à mes nombreuses questions. J'appris que j'étais tombée dans le coma pendant 2 mois après avoir percuté de plein fouet un camion à la sortie du collège. J'avais étais retrouvée au bord de la route, le chauffeur était complètement paniqué. On m'avait immédiatement conduit à l'hôpital et alerté mes parents, fou d'inquiétude. Et puis vous connaissez la suite. Mais si seulement, cela aurait pu être aussi simple ! Mes parents m'apprirent aussi que ma santé était devenue très fragile et que le moindre choc pourrait encaisser une perte de connaissance, voire plus. Certes, ce n'était pas très grave, mais cela me pourrissait la vie et m'empêchais de vivre comme je le voulais.

Chapitre 5 :[]

- Lena euuuh ! Où est ce que tu as mis la télécommande ?!

En entendant la voix de mon frère se répercuter dans toute la maison, je souris. C'est bien le seul à ne pas avoir pitié de ma nouvelle "situation" et je le remercie pour cela. - Désolée Paul mais c'est pas moi qui est pris la télécommande ! Tu as regardé sous les coussins du canapé ?

- Mais vous allez arrêter de crier dans toute la maison oui ?! Lena c'est pas bon pour ta santé ! hurle ma mère.

Je soupire et reprend le rangement de ma chambre en silence. Tiens, je l'avais oublié ce carnet. Mon téléphone vibre sur mon lit, je me lève et regarde : 1 appel manqué et des tonnes de messages de la part de Sophie. Je m'en veux de ne pas lui avoir donné de nouvelles depuis la sortie de l'hôpital mais je n'ai pas le cœur à lui parler. Ethan, quant à lui, a l'air de m'avoir oubliée au profil de sa nouvelle petite amie... Mais je ne lui en veut pas, ses messages n'aurait pas eu de réponse de toute façon. Et puis, depuis le temps que nous nous connaissons, il a sûrement deviné que je ne voudrais pas parler. Mon téléphone vibre de nouveau, m'indiquant que Sophie essaye une nouvelle fois de me joindre. Avec un sourire dépité, je décroche. La voix paniquée de Sophie me parvient, je décolle l'appareil de mon oreille pour ne pas me casser les tympans.

- Lena ! Enfin ! Pourquoi tu ne répondais pas bon sang ?! Il t'es arrivée quelque chose d'autre ?

- Non, ne t'en fais pas Sophie, je vais bien. Je n'avais pas envie de parler c'est tout. C'est nouveau pour moi et j'ai besoin de temps pour m'adapter et prendre conscience de ce qui m'arrive...

Nous discutons de tout et de rien jusqu'à ce que je prenne congé, ma chambre n'étant pas totalement rangée. Mais j'ai à peine le temps de me mettre à la tâche que mon père m'appelle pour manger. Je descend avec empressement, poulet-frites au menu. Mon père me regarde, amusé, me servir une grande quantité de frites, et ma mère fait de les gros yeux, sûre que je ne vais pas finir mon assiette.

- Bon, Lena. On a quelque chose à te dire.

Je regarde ma mère, la mine sombre. Tout ça n'augure rien de bon. Je fini ma bouchée, la boule au ventre.

- Quoi donc ?

- On sait que ce n'est pas facile pour toi ce qui t'arrive en ce moment et que tu as peur de sortir mais tu ne peux pas rester indéfiniment à la maison ! Tu dois penser à tes études ma chérie. Et aussi à ta vie sociale.

Je la regarde, bouche bée. Je n'aurai jamais cru qu'elle me reproche de passer plus de temps à avec eux. Et puis, je n'ai pas "peur" de sortir. Je redoute juste la réaction des autres. En plus je n'ai aucune envie de perdre connaissance toute les 5 secondes pour une quelconque raison. C'est la voix de mon père qui m'arrache à mes pensées et je me rend compte que je fixais ma mère pendant tout ce temps là avec une tête que je ne souhaite même pas imaginer.

- Ce que ta mère veut dire Lena, c'est que tu n...

- J'ai très bien compris ce qu'elle voulait dire. Merci.

- Ne commence pas !

La voix de mon père est chargé de menace mais je m'en contre fiche et me prépare à répondre. Ma mère fut plus rapide :

- Toi non plus Fabrice ! C'est une situation compliquée pour elle ! Tu n'as jamais été dans le coma que je sache !

- Mais enfin ça n'a rien à voir ! C'est le ton qu'elle a utilisé que je n'ai pas aimé !

Et voilà, c'est reparti. On en a pour des heures. Mon frère s'en est lui aussi rendu compte car il me regarde en soupirant. Discrètement, il me fais signe de partir de la table avec lui. Il est jeune et fatiguant mais je dois avouer qu'il comprend vite le petit. Arrivés à l'étage, il me regarde.

- Pourquoi tu veux pas retourner à l'école Lé ? Tu as des amis là bas !

- C'est compliqué Paul. De toute façon maman a raison, je vais devoir y retourner bientôt. Je ne peux pas fuir éternellement.

En bas les voix se sont tues, les parents ont dû se rendre compte de notre absence car des pas résonnent dans l'escalier, c'est ma mère.

- Va aider ton père à débarrasser la table Paul. Je dois avoir une discussion avec ta sœur.

Il soupire bruyamment en marmonnant que j'échappais à la sentence suprême et que cela ne se faisait pas. Pendant qu'il descend les marches comme un éléphant mais avec la vitesse d'une tortue, ma mère me fais signe de la suivre dans ma chambre. Elle s'assoie sur ma chaise, je m'installe sur mon pouf.

- Pourquoi tu ne veux pas retourner au collège trésor ?

La même question que Paul, j'aurai dû m'en douter. Seulement c'est facile de répondre avec un petit garçon de 8 ans, ça devient plus compliqué avec une mère de la quarantaine qui se met à la place de ta psy.

- Je ne sais pas.

C'était quasiment la vérité. Moi même je ne comprenais pas pourquoi je refusais de voir du monde. J'ai juste eu un accident après tout, c'est pas la fin du monde. De plus, je n'ai perdu aucun membre et je vais bien. Peut être que je ne veux tout simplement pas de la pitié des gens. Oui c'est sûrement ça. Mais je ne peux pas l'avouer à ma mère, elle le prendrait trop mal. D'autant plus que c'est la première concernée.

- J'avoue ne pas te suivre chérie. Mais apparemment tu ne veux pas parler alors je ne vais pas passer par 4 chemins. Ton père et moi avons décidé que tu retournerai à l'école d'ici la semaine prochaine. Si tu le souhaite, on peut engager quelqu'un pour te protéger d'éventuels coups pour éviter des pertes de connaissances trop fréquentes. Sur ce, elle part en refermant soigneusement la porte de ma chambre, me laissant ébahie devant une chaise vide. Et puis quoi encore ?! La semaine prochaine, c'est dans 3 jours ! Il faut me préparer et surtout rattraper les cours ! Et puis ça ne se fait pas de me laisser un délai aussi court ! Et cette histoire ridicule de garde du corps ! Franchement, on est plus au moyen âge ! Je m'étonne que ce genre de choses existent encore. Je pousse un juron en me levant de mon pouf et me glisse sous les couvertures de mon lit. J'ai besoin de sommeil. Mais le marchand de sable tarde à arriver, je me tourne et retourne sur chaque centimètres de mon lit, en m'imaginant la rentrée très prochaine.

Chapitre 6 :[]

Un bip sonore résonne bruyamment à l'intérieur de mon crâne, je tend la main vers mon réveil en grommelant. 7h00, lundi 23 mai. C'est aujourd'hui que je reprend mes cours. Je sors à contrecœur de mon lit, l'esprit encore ensommeillé. D'ailleurs ce n'est pas plus mal, ça m'évite de me poser des questions ridicules sur le futur très proche. Après m'être lavée, coiffée et habillée, je descend prendre mon petit déjeuner. Alors que je verse mes céréales dans mon bol de lait, la réalité me frappe violemment et l'appréhension de retourner au collège me sert douloureusement le ventre.

- Hé Lena ! Tu met des céréales partout sur la table !

La voix de mon frère brise ma bulle d'anxiété même si la douleur et toujours présente. Je pose mes yeux sur mon bol, en effet ma main est toujours en apesanteur au dessus de mon lait et le récipient a dû mal à contenir toutes les céréales qui tombent comme des météorites, éclaboussant la table de goutelettes de lait. Je soupire en ramassant les céréales tombées pendant que mon petit frère allume la télé. Je n'ai plus très faim maintenant mais je me force à avaler quelques gorgées. C'est au moment de partir que mon téléphone se met à vibrer dans la poche de mon manteau. Ma mère me lance un regard désapprobateur, m'indiquant qu'elle voudrait qu'il soit déjà atteint. Je réponds néanmoins en voyant le nom d'Ethan s'afficher sur mon écran.

- Allô Lena ?

- Mhm oui c'est moi, tu voudrais que ce soit qui ? Un extraterrestre mutant ?

- Ça n'existe pas les extraterrestres mutants, espèce de grenouille.

Je souris, mon stress diminuant un peu de reconnaître la voix de mon ami.

- Qu'est ce que tu voulais me dire à cette heure là Ethan ?

- J'avais oublié que tu reprenais les cours aujourd'hui, c'est Sophie qui m'a prévenue avec son sermon habituel "Ethan ! J'espère que t'as pas oublié que Lena reprend les cours, pourquoi tu l'as pas appelé idiot !" et je t'épargne la suite...

Je ris à l'imitation d'Ethan de notre amie, ça lui ressemble bien. Mais avant que j'ai pu lui répondre, la voix d'Ethan me parvient de nouveau :

- Puis bon courage aussi, j'espère que tu vas pas trop t'ennuyer ma vieille.

- Pourquoi je m'ennuierai ?

- Bah ! Sans moi c'est pas pareil ! Tout le monde le sais ça !

- Comment ça, sans toi ?

- Mais t'es vraiment au courant de rien Lena ! Sophie t'as pas dit ? Notre classe est en voyage ! On est en Espagne pour toute la semaine !

- Oh...

Ah bah tiens je l'attendais la 1ère mauvaise nouvelle de la journée... Voilà que la semaine s'annonce des plus formidable... C'était vraiment obligé qu'ils partent la semaine où je reprend... ? Je ne les ai pas vu depuis l'hôpital en plus...

- Bon désolée, je dois aller prendre mon p'tit déj avec tout les autres dans la salle à manger de l'hôtel, on te racontera tout ça se soir, d'accord ?

- Ouais, bonne journée bande de vacanciers... !

- À plus tronche de macaque.

Je ne suis pas sûre d'aimer ce nouveau surnom, mais de toute façon c'est trop tard il a déjà raccroché.

Pendant tout le temps de mon appel, j'étais dans ma voiture. Me voilà bientôt arrivée à destination, et la douleur dans mon ventre redouble sans que je sache pourquoi j'appréhende autant le moment de retourner au collège. Après quelques minutes, ma mère gare la voiture devant l'établissement. Mon frère descend précipitamment, hâte de retrouver ses copains. Quant à moi, je reste plantée sur mon siège, mon sac serré contre moi. Je n'ose même pas ouvrir ma portière. Ma mère a dû remarquer mon malaise car elle me lance :

- Allez Lena ! Sois forte ! Tu y es allée plein de fois au collège ! C'est pas ta première expérience de ce genre ! J'ai l'impression de retourner beaucoup d'années en arrière, avec toi accroché à mon manteau pour ne pas faire ta rentrée en CP.

Oulà elle a touché un point sensible, je ne suis plus une petite fille qui as besoin de ses parents. Ah ça non ! Je prend mon courage à deux mains, ouvre la portière, met les pieds sur le béton et installe mon sac sur mon dos. Je me retourne une dernière fois vers ma mère : - Au fait ce soir je vais encore devoir prendre le bus ? Elle grimace au souvenir de la dernière fois. Ça se voit qu'elle ne veut pas que je le prenne, de peur qu'il m'arrive malheur mais elle n'a pas d'autre choix, on habite trop loin.

- Je le savais ! J'aurai dû appeler pour qu'une personne veille sur toi pendant tes journées ! Je suis désolée Lena ! Tu vas devoir prendre le bus juste ce soir, fais très attention surtout; si tu le loupe, c'est pas grave ! Je marmonne une réponse, encore cette fichue histoire de garde du corps, puis je claque la portière et marche d'un pas décidé vers mon collège.

A suivre...

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